De l'usage de l'informatique dans le discours politique
Le langage informatique prend une part de plus en plus importante dans le discours politique. Cela relève d'une volonté de le moderniser, mais en utilisant des termes plus ou moins (plutôt moins) compris par la majorité de la population.
On retrouve le désormais classique logiciel[1], près duquel se cache souvent une allusion à une modernisation, utilisé à tort et à travers pendant et après la campagne présidentielle par Ségolène Royal et Dominique Strauss-Kahn.
On a put entendre ces abus de langage surtout de la bouche des dirigeants sur Parti Socialiste, qui pour des raisons d'efficacité veulent un « système d'information performant ». Mais, son utilisation déborde vers la gauche de transformation sociale : Daniel Bensaïd, grand ponte de la Ligue Communiste Révolutionnaire nous dévoile dans le numéro 971 de Politis (ou ici, sur le site de la revue Mouvements) qu'un « antilibéralisme radical doit s'attaquer au disque dur du capital. pour « aller à la racine des choses ».
Bref les analogies inutiles avec le monde de l'informatique m'énervent au plus haut point. À quand un rapprochement avec le Wi-Fi pour illustrer le fait de capter l'opinion publique ?
Voir aussi
- Refonte du logiciel socialiste ? Libre ou propriétaire ?, un article publié sur temps-reels.net beaucoup plus complet et, forcement, mieux écrit.
Notes
[1] D'après le Wiktionnaire, le mot logiciel a été inventé en 1974 pour traduire le mot américain software.
Par Olivier « toutoune25 » Tétard, vendredi octobre 26 2007, 19:17 :: Politique/Médias
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Commentaires
Ce genre de discours ne m'étonne pas dans le climat politique actuel : la forme prime sur le fond ! La plupart des gens ne comprennent plus rien à la politique (NDLR: ou en tout, disent ne plus rien comprendre). A tort de comprendre le fond, ils essaient de comprendre la forme ...
Il suffit de, simplement, se de rappeler la dernière election présidentielle : une vraie bataille médiatique de l'image et de la forme...
De plus, dans le climat politique actuel qui se dit de "rupture", notre gouvernement cache, derrière ce mot, une sorte de conservatisme. Il est donc normal, dans certaines mesures, que l'opposition cherche à jouer son rôle d'opposition en s'inscrivant dans le même registre médiatique mais tente de faire passer des idées opposés aux discours du gouvernement en place.
Ce discours ne m'étonne pas en fin de compte.